Loge Nationale Française (LNF)

Développant le concept de Maçonnerie Traditionnelle Libre, la Loge Nationale Française représente le courant traditionnel de la maçonnerie française, mais entend être en relation amicale et fraternelle avec toutes les composantes de cette même maçonnerie, ce qui est le cas depuis de longues années. 

Elle se définit à travers sa charte : celle des Maçons Traditionnels Libres !

L'Histoire

Le 26 avril 1968, trois Loges pourvues de patentes régulières s'associèrent pour fonder entre elles un nouveau corps maçonnique qui prit le nom de Loge Nationale Française. A Paris, la R. L. Jean-Théophile Désaguliers, détentrice à la fois du Rite Ecossais Rectifié et du Rite Français Traditionnel, étant la plus ancienne, adopta le n°1 sur la matricule de la nouvelle Fédération. La deuxième Loge fondatrice avait pour titre distinctif James Anderson, constituée à l'Orient de Lille, au Rite Français Traditionnel. Enfin la Loge Fidélité, à Paris, pratiquait le Rite Anglais Style Emulation.

Avec ces trois Loges, les trois Rites fondamentaux de la LNF prenaient d'emblée leur place, sans rivalité ni hégémonie. Cette harmonie parfaite et cette complémentarité de trois courants essentiels de la tradition maçonnique demeure à ce jour, trente ans plus tard, l'une des caractéristiques majeures de la Loge Nationale Française.

Ces trois Loges n'étaient évidemment pas nées par génération spontanée, et pourquoi ne pas le rappeler, puisque le T. R. Président de la Loge Régionale d'Ile-de-France le mentionnait voici quelques minutes, elles provenaient de l'obédience qui s'appelait la Grande Loge Nationale Française (Opéra). Ecrire l'histoire de ce qu'en Maçonnerie on nomme souvent pudiquement un essaimage, et que d'autres qualifient plus volontiers de scission, est toujours difficile et complexe, et ce d'autant plus à mesure que le temps passe et que les protagonistes de l'événement s'éloignent de nous. Je ne m'y livrerai donc pas ici. Au reste, les motifs de circonstances qui incitèrent nos fondateurs à prendre leur indépendance n'ont plus guère d'importance à nos yeux. Seules comptent les raisons positives qui ont pu les conduire à s'engager dans cette démarche de construction, d'édification.

Etat d'esprit

Pour les comprendre pleinement, il faudrait ici évoquer tout ce qui peut constituer l'essence, le cœur même de la quête initiatique, et tout ce qui pouvait alors nourrir le profond désir qui s'était fortement enraciné dans l'âme de ces Frères. Ils prirent ainsi la décision de créer la LNF pour tenter de répondre à leur exigence de rigueur à l'égard de la tradition fondatrice de l'Ordre, et à leur souhait de restituer aussi fidèlement que possible les usages et l'esprit d'une Maçonnerie conforme à ses principes d'origine, tels qu'en leur âme et conscience ils les concevaient et les ressentaient.

En toute fraternité et sereinement, dans la tolérance et le respect, mais avec détermination et confiance, ils choisirent alors de poursuivre leur chemin dans le cadre qui leur parut le mieux adapté à leur recherche.

Structure

La question des structures se posa aussitôt. Jean-Théophile Désaguliers, James Anderson et Fidélité auraient pu naturellement user du droit unanimement reconnu par la tradition maçonnique à trois Loges de se former en Grande Loge, et d'élire en son sein un Grand Maître et de Grands Officiers, répliquant à nouveau le schéma classique d'organisation des grandes obédiences. Leur choix, pourtant, fut différent, et elles préférèrent la structure plus modeste de la Fédération de Loges, réduisant à sa plus simple expression ce que l'on pourrait appeler " l'appareil obédientiel ". La LNF dès lors fut conçue comme une organisation maçonnique d'un type nouveau, dont les fondateurs étaient désireux de faire un lieu où, sans contrainte, dans la liberté et dans la rigueur, des Maçons sincères pourraient mener à bien leur recherche. Ils prirent alors le nom de Maçons Traditionnels Libres. Accolant ainsi, dans un rapprochement que d'aucuns auraient pu juger aventureux, le mot de " tradition " et celui de " liberté ", ils fixaient en même temps un style et un projet de vie maçonnique. L'un des premiers actes de la LNF fut d'attribuer des Lettres Patentes à une nouvelle Loge, travaillant à Paris au Rite Ecossais Rectifié, l'Equerre n°4, qui fut ainsi la première Loge née de la Fédération. D'autres suivirent, et à ce jour la LNF a accordé des Lettres Patentes à seize nouvelles Loges dites de plein exercice, ainsi qu'à six Loges d'Etudes et de Recherches, au statut particulier, véritables laboratoires de la Fédération, et dont le seul objet est d'approfondir les sources historiques et les fondements de la tradition maçonnique. Ce travail demeure en effet, comme nous le dira tout à l'heure notre T.R.F. Roger Dachez, l'une des préoccupations majeures des Loges de la LNF.

Les Loges se succédèrent ainsi, au gré de l'ardeur des Frères, dans divers Orient, au Nord, au Sud, à l'Ouest, mais, il faut le reconnaître, curieusement, très peu à l'Est...

Qu'il nous soit permis de citer simplement quelques unes d'entre elles : La Toison d'Or à Lille, L'Itinérante, la bien nommée, voyageant à l'Orient de la Champagne, L'Harmonie à Bordeaux, Les Amis à l'Epreuve à la Charité sur Loire, Saint Jean aux Trois Chardons et Saint Jacques le Majeur à Paris, Le Havre de Grâce à Bernay, Saint Jean aux Trois Châteaux à Orléans, Goodwill à Paris encore, Faith and Works, reprenant à son tour le flambeau de l'itinérance volontaire à l'Orient de la France, ou Saint Martin à La Rochelle...

Il fallut poursuivre la structuration du groupe. Un règlement général, à la fois simple et précis, fixa les relations qui devaient exister entre les Loges, et définit le rôle dévolu au Conseil National, seule structure commune, composée notamment d'un Président, d'un Secrétaire National, d'un Trésorier National et d'un Hospitalier National, tous élus annuellement par l'Assemblée souveraine de Loge Nationale, et chargés de coordonner le travail des Loges, d'assurer l'intendance et de représenter la Fédération auprès des autres puissances maçonniques.